OBSERVER, ÉCOUTER : UTILISER SES SENS AUTREMENT !

Utiliser nos sens autrement…

Lorsqu’on parle de communication, on distingue souvent la capacité d’entendre, d’écouter et de comprendre. On leur ajoute même parfois un degré : l’empathie.

Le sens à la source de cette distinction est l’ouïe. Je vous propose de transposer cette réflexion à un autre sens, la vue. Bien que finalement tous nos sens nous seront utiles pour mettre en œuvre ce bel état d’esprit.

Vue

De l’écoute à l’empathie…

Dans notre façon de communiquer on distingue :

Entendre

Entendre : Percevoir un son par le sens de l’ouïe.

Écouter

Écouter : Volonté particulière de prêter attention à ce son.

Comprendre

Comprendre : Saisir le sens d’un son, du message dont il est porteur.

Empathie

Faire preuve d’empathie : Adopter le point de vue de l’autre pour mieux appréhender la teneur de son message, ressentir ce qu’il ressent. La dimension émotionnelle et sensitive entre alors en jeu. Bien qu’il ne s’agisse pas pour autant de « prendre » la souffrance de l’autre par exemple.

Lorsque nous nous trouvons face à une personne capable de manifester de l’empathie, nous nous sentons rassurés. Nous sommes en confiance. Ainsi la communication est constructive.

Quelques clefs pour réaliser une écoute active (au coeur de l’empathie) :

  • L’endroit :

De manière optimale, échangez dans un endroit calme et adapté à la conversation (respect de la confidentialité, de l’intimité du sujet par exemple). Cependant, toutes les situations ne le permettent pas. Dans ce cas, veillez à bien entendre la personne et surtout être disponible en faisant abstraction des bruits alentours.

  • Le temps :

Consacrez un temps adapté au sujet que la personne souhaite aborder, ceci est essentiel. Si elle sent que l’heure tourne, elle n’aura pas l’occasion de peser, choisir ses mots et risque de ne pas utiliser les termes souhaités. Quant à vous, vous risquez de ne pas comprendre sa problématique, son message. A l’inverse, si elle sait qu’un temps adapté lui est octroyé, elle sera plus sereine pour communiquer. Ceci est d’autant plus vrai lorsque le sujet est délicat à aborder pour cette personne.

  • Le langage corporel :

Le vôtre : D’abord, soyez entièrement disponible et accessible. Ensuite, ayez l’air ouvert à la conversation et respectueux envers votre interlocuteur. Se tenir les bras croisés, froncer les sourcils, s’affaler nonchalamment dans un fauteuil, avoir le regard dans le vague ou se baladant partout dans la pièce… sont autant de signes non verbaux pouvant renvoyer l’image d’une personne fermée à la discussion, ou tout simplement « fermée d’esprit ». N’hésitez pas à sourire, adopter un visage détendu, adresser votre regard à la personne (sans tomber dans l’excès qui se voudrait insistant voire perturbant…).

Celui de votre interlocuteur : Prêtez attention au langage corporel de la personne avec laquelle vous échangez. Une émotion peut apparaitre dans un regard, dans un sourire qui arrive ou se retire du visage, sur des mains qui se crispent… Il peut être intéressant pour vous de rebondir avec délicatesse sur ce que vous constatez. C’est là où la capacité d’OBSERVER entre également en jeu dans nos relations aux autres. Si vous soulignez ces petits détails ou sans les désigner en tant que tels, permettez à la personne de vous en dire plus sur ce qui semble l’avoir fait réagir, émue, alors elle vous sentira attentif et se sentira d’autant plus en confiance.

  • L’écoute sans interruption :

Sachez ne pas couper la parole de votre interlocuteur et intervenir aux moments opportuns. Par exemple, lorsqu’elle semble avoir terminé de développer une idée.

  • Le non jugement :

Soyez ouvert d’esprit, neutres voire bienveillants, tentez de vous déconnecter de vos problématiques actuelles pour vous concentrer uniquement sur les propos de la personne, ce qu’elle semble ressentir, ce qu’elle exprime. Laissez de côté vos opinions favorables ou défavorables.

  • La reformulation :

Bien que disponible, sans jugement, il est toujours possible de ne pas comprendre le message de votre interlocuteur. C’est pourquoi il peut être intéressant de reformuler ses propos afin d’écarter les moindres doutes, interprétations, malentendus.

Votre temps de parole :

Il ne s’agit pas de faire semblant (cf. masque social), ni d’être 100% en accord avec votre interlocuteur. Une belle communication se fera entre deux personnes authentiques. Soyez vrais, cela se ressent, et exprimez votre point de vue avec respect, sincérité et diplomatie. Ce n’est pas un concours d’arguments pour savoir qui a tort ou raison. Il ne s’agit jamais vraiment de cela, plutôt, de profiter d’une interaction de qualité où la communication ne peut que progresser.

 

 

Observez avec votre coeur !

« Notre façon de voir le monde dépend de notre façon de l’observer. »

Sonny Court

Il existe différentes façons de voir le monde :

Voir

Voir : Percevoir des images par le sens de la vue.

Observer

Observer, Regarder, Contempler, Examiner : Considérer avec attention. Nous regardons intentionnellement quelque chose, avec une humeur particulière, dans un détail particulier. Nous observons un objet dans son ensemble ou nous nous focalisons sur l’une de ses parties.

Dans cette dimension, nous prenons conscience des choses.

Discerner

Discerner (comprendre) : Seulement voilà, nous voyons le monde à travers le prisme de nos émotions, de notre histoire, de nos connaissances, de nos centres d’intérêts et non réellement tel qu’il est (Le Talmud). Ainsi nos perceptions sont différentes et les conséquences de nos perceptions également. Un proverbe indien dit : « pour la fourmi, la rosée est une inondation ». Si nous comprenons cela, nous percevons déjà les personnes, l’environnement, tout ce qui nous entoure différemment…

De sorte que nos capacités à écouter et observer notamment nous offre déjà une vision transformée du monde.

Esthésie

Esthésie (nature sensorielle de l’empathie) : Si nous prenons encore un peu plus de recul, cherchant à être neutre voire bienveillant et surtout sans jugement, mais aussi, plus curieux, nous percevons alors les choses sous d’autres angles, nous permettant de réagir autrement. Cela développe notre capacité à trouver des solutions plutôt que de constater des problèmes. En adoptant cet état d’esprit, il est possible de s’apaiser, de s’émerveiller, de mieux comprendre, d’être plus tolérant, de profiter de l’instant présent…

Pour aller plus loin :

Suite à un deuil…

Chercher peu à peu à développer ses sens, à mobiliser son esprit pour percevoir davantage que le 1er son, la 1ère image qui parvient à notre cerveau nous permet d’élargir notre conscience. Ceci peut être précieux dans le processus de deuil.

D’abord en nous offrant la possibilité d’observer la magie de la nature, de vivre l’instant présent, d’apprécier des saveurs, des couleurs, des contrastes…

Ainsi, renouer peu à peu avec la vie, ce qu’elle a à nous offrir, retrouver le goût justement de la vivre, accueillir des petits plaisirs en les laissant tout doucement redevenir de plus en plus grands.

Ensuite en nous permettant de nous connecter à la conscience de la personne que nous avons perdue, en ressentant son amour et en le laissant nous porter dans notre quotidien ou, simplement, lorsque nous en avons besoin.

Face au changement…

Dans une période de changement, utiliser ses sens autrement sera l’occasion de « sortir la tête du guidon » par exemple, faire un pas de côté par rapport à ce qui nous tracasse, l’objet de nos ruminations, de nos frustrations. En accordant davantage d’attention à ce qui nous entoure, les bruits, les paysages, les personnes… nous diminuons l’attention portée à nos pensées. Celles qui sont liées à nos émotions désagréables, telle que la peur qui s’installe au cœur du changement.

Mobiliser son esprit pour apprécier, percevoir, écouter notre environnement vient comme l’inspiration apporter de l’oxygène, ici à notre cerveau plus particulièrement, mais aussi réchauffer notre cœur.

Exemple en entreprise…

Pour un manager : écouter/observer, comprendre/percevoir/décrypter conduit à une analyse plus fine des situations, une meilleure façon de communiquer…

Un grand leader a pour qualité fondamentale l’empathie. Elle instaure un climat de confiance, assure la motivation des équipes, permet d’engager de nouveaux collaborateurs avec plus d’efficacité, de tous les mobiliser vers des objectifs communs…

Faire preuve d’empathie, apprendre à « utiliser ses sens autrement » sera source de performance. En développant ses qualités, le manager devient celui qui innove, qui trouve des solutions. Il est celui qui voit derrière chaque problème ou chaque risque, des opportunités (de s’améliorer par exemple) !

Pour en arriver là, il s’agira :

  • De se connaître (ses forces, ses faiblesses, ses limites),
  • D’apprendre à gérer ses émotions,
  • De réaliser un travail de développement personnel.